Le renard

Publié le 5 septembre 2024 à 10:59

Le renard est connu pour être le roi de la malice. Anciennement appelé goupil, l'origine de son nom viendrait du Roman de Renart. Ce personnage très rusé, joue des tours aux autres animaux et humains dans le livre. Mais à quoi ressemble vraiment le renard de nos forêts, nos villes et nos jardins ? 


Description

Le renard est un mammifère de la famille des canidés comme le chien ou le loup. On le retrouve sous différentes espèces en Europe, Afrique du Nord, au Moyen Orient, en Asie, en Australie et en Amérique du Nord. Le renard roux est l'espèce la plus commune en France et en Europe, elle a pour nom latin Vulpes vulpes. C'est l'espèce qui sera décrite tout le long de cet article.

Si un jour vous rencontrez un renard vous le reconnaîtrez facilement. Il est long de plus ou moins un mètre et mesure environ 40 cm au garrot. Son pelage roux emblématique se distingue facilement. Il possède de longues oreilles, un museau fin et pointu, une truffe noire, de longues moustaches, des pattes courtes et une queue touffue.

Sachez également, qu'il pèse de 6 à 12 kilos et peut courir jusqu'à 40 km/h. C’est un être plutôt sédentaire qui peut vivre jusqu’à une dizaine d’années dans son habitat naturel. On estime sa durée de vie moyenne de 5 à 8 ans et de seulement 16 mois pour ceux qui habitent actuellement dans nos villes.

Activités et comportements

Le renard est un animal nocturne. Vous le croiserez peut-être un matin de bonne heure ou le soir non loin des lisières de bois et de champs. 

 

Son régime alimentaire peut ainsi se composer de proies d’origine animale (mammifères, invertébrés, poissons, oiseaux), de végétaux (fruits, épis de céréales), de champignons, ou d’aliments d’origine humaine (déchets trouvés dans les poubelles ou sur les composts, aliments pour animaux domestiques). On estime qu'un renard roux à la campagne peut manger jusqu'à 5000 campagnols par an. 

 

Cet animal a un instinct de chasse unique qui lui permet d’attraper facilement les petits mammifères,  qui d'ailleurs constituent son alimentation principale. Il est un super chasseur grâce notamment à ses moustaches ultra sensibles aux vibrations, qui lui permettent d'entendre un rongeur à 100m. 

Reproduction et vie sociale

Le renard peut vivre seul, en couple ou en groupe. Dans les populations à moyenne ou faible densité, il est majoritairement monogame. L’accouplement a lieu en janvier-février et la gestation dure 53 jours. Pour la mise à bas au printemps, il choisit un environnement propice : arbre creux, cavité dans un éboulis, terrier d’une autre espèce (lapin, blaireau), meule de foin, buses sous une route. Les portées comportent chaque année en moyenne 4 à 5 renardeaux, qui sortent de l’abri à l’âge de quatre à six semaines. Ils atteignent la maturité sexuelle à 10 mois et peuvent s’accoupler dès leur première année de vie. 

Le renard un super parent

La renarde fait preuve d’un attachement sans faille envers sa progéniture. Elle veille sur eux avec une attention extrême. Cette attitude s’explique en grande partie par le fait que les renardeaux sont aveugles quand ils arrivent au monde et n’ouvrent leurs yeux que dix jours plus tard. Jusqu’à ce moment-là, ils sont donc exposés à toutes sortes de dangers potentiels et nécessitent une prise en charge totale.

Ainsi, la renarde s’occupe de ses petits en permanence pendant environ 7 mois et ne s’éloigne jamais d'eux. Elle les cache généralement dans une tanière creusée dans le sol.

Pour défendre sa famille, elle n’hésite pas à se montrer agressive si un inconnu approche un peu trop. Pour lui permettre d'accomplir son rôle de mère, le mâle se charge d’aller chasser afin de rapporter la nourriture suffisante pour tout le monde et ainsi assurer le bon développement des renardeaux.

Les maladies

Le renard est mal aimé car il serait vecteur de maladies. Les grandes maladies qui lui sont reprochées sont l'échinococcose, la gale et la rage.

 

L'échinococcose est une maladie causée par un parasite, un ver plat qui se trouve dans les crottes de renard. Il est très rare que la contamination passe du renard à l'homme. Il est possible que ce parasite passe du renard au chien pour arriver chez l'homme. C'est pourquoi il est conseillé de vermifuger son chien régulièrement pour éviter tout problème et d'éviter de cueillir des plantes ou des baies à proximité d'une crotte de renard ou de chien. En effet, l'échinococcose ne se transmet pas dans l'urine de renard mais bien dans ses crottes. 

 

Pour éviter tout risque de contamination pour les trésors de vos cueillettes vous pouvez les faire cuire au moins une minute à l'eau bouillante avant de les consommer. Si vous voulez en savoir plus sur l'échinococcose et les précautions à prendre pour la cueillette voici une vidéo complète sur ce sujet :

Le renard peut être également porteur de la rage comme les chiens et les loups. Il a longtemps été le principal vecteur de la rage en Europe. Cependant le virus de la rage a été éradiqué de France depuis 2001. Il existe encore des cas de rage très ponctuels répertoriés par l'arrivée d'animaux domestiques en provenance d'autres pays où le virus existe toujours. 

La rage est une maladie infectieuse grave, provoquée par un lyssavirus, qui infecte le système nerveux et touche autant les animaux que les humains. Le virus se transmet par morsure ou griffure d’un animal infecté : chien (99 % des cas), chat, renard, ou chauve-souris. La rage peut être prévenue efficacement par la vaccination des chiens. Ce vaccin n'est pas obligatoire en France sauf si vous voyagez avec votre chien à l'étranger. 

 

La plupart du temps les renards sont des animaux très farouches qui détalent immédiatement après vous avoir vu. Si vous en croisez un, peu farouche, il est possible que celui-ci ait la gale et soit affaibli. Les renards sont également porteurs d'une gale qui n'est cependant pas transmissible à l'homme mais qui l'est aux chiens. 

 

Aujourd'hui le renard transmet peu de maladies à l'homme et ces troubles sont facilement évitables par quelques gestes simples. 

Rôle écologique

De par son régime alimentaire, le renard régule et évite les pullulations de rongeurs. Un seul renard peut manger des milliers de campagnols chaque année. Cette régulation économiserait 2400 à 3000 € par an aux agriculteurs et même jusqu'à 3800 € en région céréalière.

Malgré les bénéfices que le renard joue dans nos écosystèmes, il est actuellement chassé chaque année pour réguler ses populations. En effet, les attaques de poules et de faisans ne plaisent guère. 

 

Cependant comme d'autres prédateurs, cet animal s'autorégule. La proportion de femelles gestantes et le nombre de renardeaux par portée s'adaptent selon les ressources et le territoire disponibles. Ses défenseurs estiment donc qu'il est inutile de chercher à réguler sa population par la chasse.

Il existe également des prédateurs naturels du renard. Parmi eux, on peut citer par exemple le loup en France ainsi que le coyote en Amérique du Nord.

Sur l’ensemble du territoire français, la densité de la population semble demeurer stable ces dernières années. 

 

Le renard participe par ailleurs à la dissémination et à la régénération d’espèces végétales. En effet, en digérant les fruits et les baies, le renard permet aux graines (pépins et noyaux se retrouvant dans ses déjections) d’être transportées et de germer dans de nouveaux espaces. 

Le renard en ville

La chasse et l'intensification des cultures ont poussé de plus en plus le renard à être citadin. Il trouve également, une nourriture abondante dans les poubelles. La ville reste cependant un territoire hostile pour le renard avec la présence des chiens, des chats et des voitures. De plus, ses déplacements ne sont pas facilités par les routes, les murs et les clôtures de jardin.

Même en ville vous pouvez laisser des espaces refuges dans les jardins pour les renards et pleins d'autres animaux. 

Le renard est victime de sa réputation de mangeur de poules et vecteur de maladies. La cohabitation en ville peut être difficile car les renards sont joueurs, peuvent faire du bruit la nuit, et mettre le désordre dans les poubelles et les jardins. 

Favoriser le renard au jardin

Bien que la régulation des renards se fasse naturellement, si vous avez envie d'attirer le renard dans votre jardin vous pouvez essayer d’accueillir les plantes et les animaux qui les nourrissent. En laissant un coin d'herbes hautes pour accueillir des campagnols et des oiseaux. En plantant des arbres et des arbustes à baies comme les cerisiers, les petits fruitiers ou même des fraisiers. En installant une marre qui attirera les amphibiens et lui donnera un point d'eau où se désaltérer. 

 

Évitez de laisser vos poubelles et les gamelles de vos animaux dehors pour limiter la transmissions de maladies ainsi que la domestication de l'espèce. Le nourrissage est interdit pour que l'animal garde son instinct sauvage. 

 

Vous pouvez laisser des endroits creux et secs où le renard et ses renardeaux pourront se réfugier. Un ancien terrier de blaireau, une cavité dans un abri de jardin ou encore un arbre creux sont des endroits parfaits pour l'animal.

 

Pour une meilleure cohabitation, clôturer bien le parc de vos volailles ainsi que le poulailler. Vous pouvez également fermer vos poules le soir dans leur poulailler et leur ouvrir le matin. Des attaques peuvent apparaitre la journée pendant le nourrissage des petits.

 

Vous pouvez également faire des passages dans vos clôtures de 15cm à 30cm pour le laisser accéder à votre jardin.

 

En voulant favoriser le renard c'est des dizaines, des centaines voire même des milliers d'autres espèces que l'on favorise !